La liberté d’expression
Les événements récents en France peuvent être très bénéfiques pour nous faire avancer dans nos réflexions sur une notion importante qui est la « liberté d’expression ». Ceci m’a aussi amené à me questionner sur cet élément si vital pour la vie de l’être humain. Qu’est-ce que la liberté ? Pourquoi est-elle si primordiale ? Est-ce qu’il y a des limites ou tout est permis ? Quels sont les critères d’une liberté d’expression ? Etonnamment, aujourd’hui, on ne trouve pas deux personnes qui soient d’accord sur les critères qui définissent le cadre de l’expression de la liberté.
Je viens d’un pays (l’Iran) où la liberté sous toutes ses formes représente un danger pour le gouvernement en place. Aujourd’hui, je me trouve dans un pays comme la France, où la liberté permet d’aller très loin jusqu’à pouvoir se moquer et même démolir verbalement des personnalités importantes de la société.
Ayant eu les deux expériences, je me rends compte qu’aucune de ces deux approches ne me convient même si évidement, je préfère comme tout le monde la deuxième que la première.
La première ne me convient pas car l’homme est né pour être libre et vivre dans la liberté. C’est une notion spirituelle qui touche la nature élevée de l’homme qui ne dépend pas du monde matériel et des éléments purement physiques. Tout gouvernement et toute institution doit garantir la liberté individuelle et collective pour permettre à son peuple de sortir de l’obscurantisme et de trouver la prospérité.
La deuxième approche ne me convient pas non plus. Ce que nous appelons en France la liberté ne prend pas en compte un élément fondamental qui est le respect d’autrui. Au nom de la liberté, on dépasse les limites, on se permet tout, et l’intégrité de l’autre n’est pas respectée.
Dans la nature, le symbole de la liberté dans son état extrême est l'animal. Il est libre de faire ce qu’il veut sans prendre en considération l’autrui et sans se soumettre à des exigences nécessaires à la protection et à l’harmonie du cadre de vie.
La vraie liberté ne dépend pas de lieu et d’espace mais c’est une question d’état intérieur. C’est pour cette raison qu’une personne peut être en prison mais être libre dans son « être ». La vraie liberté pour l’être humain, c'est de sortir de la prison de son ego, « du moi » (égoïsme, orgueil, égocentrisme). C’est cet égo qui amène l’être humain à se croire meilleur que les autres, à écraser les autres pour mieux dominer, à dévaloriser les autres pour se montrer brillant, à juger ou condamner les autres,…
Dans notre société moderne, nous avons la tendance et la fâcheuse habitude de croire que pour nous faire comprendre et entendre, il faut écraser l’autre, le démolir avec nos propos et le contredire. On l’appelle ainsi, la liberté. On se trouve toujours dans une dualité, l’un contre l’autre au lieu d’être l’un avec l’autre. Cette attitude dichotomique se trouve dans toutes les affaires humaines. C’est pourquoi ce type d’expression de liberté dans toutes ses formes devient un feu dévorant qui attise la haine et la discorde dans notre société. Au nom de la liberté, on se permet de dire tout ce qu’on veut sans prendre en considération autrui. Une telle attitude ne peut apporter grand chose à notre vie individuelle et collective si ce n’est que la confusion et le conflit.
L’expression de la liberté dans toutes ses formes doit être une source de bien-être et d’élévation de l’être humain, une cause d’avancement de la civilisation et non un générateur d’émotion et de haine. Ainsi, la liberté d’expression doit être empreinte d’un langage bienveillant qui nourrit l’être humain, apporte des réflexions profondes, éveille la conscience de l’homme avec sagesse. Une expression qui respecte l’autre dans sa totalité malgré les différences, lesquelles doivent être considérées comme une richesse pour l’ensemble de l’humanité.
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